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Gaïa, le chien belge qui détecte l’épilepsie


Une première en Wallonie (Belgique). Un chien d’aide est spécialement formé pour aider les épileptiques, comme Lowra.

Phénomène inexpliqué: l’animal détecte les crises avant qu’elles ne surviennent.

Le chien est même capable d'apporter les médicaments.

Ces deux-là sont complices pour la vie! À Floreffe, la jeune Lowra est secondée 24h/24 par un précieux assistant à quatre pattes, sa chienne Gaïa, beau spécimen de golden retriever. Ce chien d’aide est très spécial: il s’agit du premier chien éduqué en Wallonie pour venir en aide à une personne épileptique. Il a été formé par l’association Os’mose .

Ce chien d’aide a toutes les qualités d’un animal d’assistance pour une personne à mobilité réduite, mais il a aussi des capacités supplémentaires très étonnantes, comme celle de détecter une crise d'épilepsie avant qu’elle n’arrive!

«Le chien m’a choisie!»

Lowra De Picker, 23 ans, victime de crises d’épilepsie régulières qui l’affaiblissent, raconte cette belle histoire: «J’ai rencontré Gaïa pour la première fois au début de sa formation, en août 2016. Et c’est elle qui m’a choisie. Le chien est venu vers moi. C’était fantastique! La formation a duré de nombreux mois. Gaïa vit avec moi en permanence depuis janvier dernier. Et elle a changé ma vie. J’ai gagné en autonomie, je me sens plus en sécurité. Je peux rester seule! Et je me blesse beaucoup moins lors de mes crises.» Très concrètement, Gaïa détecte les signes qui précèdent la crise. «Entre quinze minutes et une heure avant la crise, explique Lowra, le chien m’alerte. Gaïa aboie, elle gémit, elle me fixe, vient me donner la patte, pour m’expliquer que quelque chose ne va pas. J’ai le temps alors de me préparer. Avant, je tombais, je me blessais lors des convulsions. Maintenant, je peux me coucher, me mettre dans une position sûre.» Et le job de Gaïa ne s’arrête pas là. «Lorsque la crise commence, Gaïa est formée pour aller dans mon sac chercher mon GSM et me l’apporter. Elle se couche à côté de moi et enclenche, avec son museau, l’alarme que je porte au poignet et qui alerte mon compagnon. Gaïa me lèche aussi, jusqu’à ce que je reprenne conscience après quelques minutes.» Au-delà de ces capacités liées à ce problème spécifique d’épilepsie, Gaïa a été éduquée comme d’autres chiens d’assistance aux personnes à mobilité réduite: elle peut ramasser des objets, ouvrir et fermer des portes (y compris celle du lave-vaisselle!), apporter une boîte de médicaments ou aider à se déshabiller par exemple. Une série d’aides si précieuses pour Lowra.

Une formation à 18.000 euros!

Derrière ce chien Gaïa, on trouve toute la maîtrise et l’engagement des bénévoles de l’association Os’mose, basée à Esneux. Depuis 2010, cette association forme des chiens d’aide pour les personnes en chaise roulante, mais elle a aussi développé au fil des années l’éducation de chiens de recherche et de sauvetage puis de chiens pour personnes épileptiques. Un travail long et coûteux, comme nous le raconte Marie Claire Dubois, présidente d’Os’mose: «Tous nos chiens d’aide, principalement des Golden Retrievers soigneusement sélectionnés, sont d’abord placés en famille d’accueil dès 9 semaines, et ce durant des périodes de 18 à 24 mois, jusqu’au jour où ils rejoignent leur maître. Durant toute cette période, les chiens sont éduqués, formés par l’association. Cela a un coût: pour un chien d’aide, comptez 12.000 euros. Et pour Gaïa, nous en sommes à 18.000 euros. Chaque chien est offert gracieusement à la personne handicapée. Heureusement que nous pouvons compter sur des dons et des aides, comme celles des services clubs, en particulier le Lion’s Club.»

Un talent mystérieux

Comment les chiens peuvent-ils anticiper une crise d’épilepsie qui atteint leur maître? Cette capacité, utilisée lors de la formation de Gaïa et d’autres chiens spécialisés, reste un mystère. «Plusieurs pistes font l’objet d’étude, explique Marie Claire Dubois, présidente d’Os’mose. L’activité électrique dans le cerveau se modifie avant une crise. Possible que l’animal perçoive ces changements. Mais il est possible aussi que la transpiration et l’odeur d’une personne changent à l’approche d’une crise et que le chien détecte cette modification. Les scientifiques de plusieurs pays, en France notamment, mènent des recherches à ce sujet.» En attendant, ce sens inné des chiens est développé lors de formations spécifiques. «En Grande-Bretagne, des programmes opérés en centre hospitalier permettent de filmer des crises et d’étudier le comportement des chiens. De notre côté, nous fonctionnons à l’expérience. Au fil du temps, Lowra et la formatrice de Gaïa ont pu percevoir les signes que transmettait l’animal. Avec un élément déterminant vite constaté: Gaïa n’aboyait jamais sur commande, comme on l’apprend aux autres chiens d’aide, mais bien lorsqu’une crise arrivait».

Source/Extrait : http://soirmag.lesoir.be/node/106426

https://www.os-mose.be

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